Haïti festivité 18 mai : le gouvernement évite Arcahaie pour cause d’insécurité

Le gouvernement haïtien, par le biais du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, a annoncé que les célébrations officielles du 18 mai se tiendront cette année dans la ville du Cap-Haïtien. Un choix qui, pretextant de la décentralisation, illustre surtout l’incapacité des autorités à garantir la sécurité dans les hauts lieux symboliques de la République.

Abandon de la citée du drapeau

Arcahaie, berceau du drapeau haïtien, et Port-au-Prince, capitale administrative et politique, sont manifestement écartées des festivités, alors qu’elles devraient être au cœur de cette commémoration. Ce repli vers le Nord trahit une forme de désertion symbolique, voire une fuite face à une situation sécuritaire que le pouvoir actuel semble avoir totalement abandonnée.
Derrière les discours sur l’unité nationale et les valeurs républicaines, le contraste avec la réalité est frappant. Le gouvernement célébrera le drapeau sous le thème « YON SÈL DRAPO, YON SÈL PÈP, YON SÈL NASYON », alors que des pans entiers du territoire national échappent à son contrôle. Le bicolore flotte à peine dans certains quartiers de Port-au-Prince, pris en otage par des groupes armés.
Loin de raviver la conscience collective, cette célébration délocalisée souligne surtout la perte de souveraineté sur des lieux historiques. Au lieu de faire front, le pouvoir recule. Et le symbole du drapeau se retrouve, cette année encore, sans bastion.